CAP SUR LA NORVÈGE

Anne (anciennement Wangler) et Eric « Hoji » Hjorleifson savent ce que signifie vivre une relation à distance sur différents continents. Anne, ancienne talentueuse skieuse alpine allemande, vit à Innsbruck, en Autriche. Hoji, l’un des plus grands freeriders de notre époque, est originaire du Canada. Les allers-retours permanents entre les continents, avec les visas limités, leur ont mis les nerfs à rude épreuve.Il était donc temps de franchir une étape – ou, dans le cas de Hoji, de forger une bague de fiançailles sur un tour à métaux. Car oui, Hoji a forgé la bague de fiançailles lui-même. Et ensuite, cap sur la Norvège, deuxième patrie d’Anne.

Chaque fois que je traverse le cercle polaire, j’ai l’impression de franchir une ligne magique. Tout devient plus simple, tout s’apaise. Les paysages sont incroyablement beaux et la combinaison des montagnes et de la mer est unique. Les habitants peuvent sembler réservés au début, un peu distants. Mais une fois qu’ils ouvrent leur cœur, tu es adopté – et tu n’as plus envie de partir.

C’était la période parfaite. Après une saison hivernale intense et toute la paperasse administrative qui nous avait épuisés, j’avais juste besoin de souffler. Mais la Norvège avait connu un hiver exceptionnel, alors on a fait énormément de ski de randonnée. On partait presque chaque soir.

Le soir ?

Oui ! En avril, le soleil de minuit est présent. Et tu changes complètement ton rythme de vie, parce que ce serait un crime de ne pas en profiter. La lumière est magique : des teintes roses, orangées, violettes qui se reflètent sur l’eau. On partait vers 18 ou 19 heures, on revenait au camper van vers 3 heures du matin. Ensuite, j’allais pêcher, et vingt minutes plus tard, le poisson était déjà dans la poêle. On se couchait vers 7 heures. Heureusement que les stores occultants du CLIFF 4×4 sont ultra-efficaces !

On ne faisait pas de grandes distances, mais on était toujours en mouvement. On est curieux, on aime savoir ce qu’il y a derrière chaque virage. Contrairement aux îles Lofoten, le nord de Lyngen est resté aussi paisible que dans mes souvenirs d’enfance : rien que des rennes. Près d’Alta, on a pris un ferry gratuit vers une île isolée. La traversée était déjà une aventure – on a même aperçu des baleines. L’eau a un effet particulier sur toi : tu t’assois dans le camper van, tu observes les loutres et les aigles, et tu perds complètement la notion du temps.

En Norvège, il y a le “droit d’accès à la nature”…

Oui, mais ce droit implique aussi le respect. Respect des habitants, de la nature, de l’environnement. Si on ne le respecte pas, ça devient compliqué.

Et maintenant, que pense Hoji de la Norvège ?

Il a laissé une partie de son cœur là-bas, lui aussi. Il m’a dit un jour : “Il y a ici de quoi skier toute une vie.” Il y a tellement de choses à explorer qu’une vie ne suffirait pas. Nous sommes des gens curieux, nous voulons voir autant de beaux endroits que possible sur cette planète. Mais je crois qu’à chaque fin de saison, nous referons notre voyage de noces et nous repasserons le cercle polaire.